Sécheresse 2022 : alerte !

Situation alarmante : la sécheresse précoce en France

Lors de sa réunion du 18 mai, le Comité d’anticipation et de suivi hydrologique (CASH), organisme chargé d’aider à anticiper et gérer les épisodes de sécheresse, a dressé un point assez alarmant de la situation française avant l’été qui s’annonce : la sécheresse sévit plus tôt que d’habitude sous le double impact d’un hiver trop sec et de pluies printanières trop épisodiques. Ainsi, le mois de mai n’aura-t-il compté qu’à peine 10 jours de pluies, très inégalement réparties.

Prévision des risques de sécheresse à la fin de l’été 2022

Le Comité a ainsi pu établir une carte de prévision (ci-dessous) des risques de sécheresse dans notre pays à la fin de l’été 2022.

Difficultés généralisées à anticiper

Cette carte illustre d’abord le caractère large des difficultés à venir : car si le sud-est et le secteur Poitou-Charentes/Vendée/Pays de Loire semblent en situation particulièrement critique, ce sont en réalité la majeure partie des départements de France qui doivent s’attendre à de réelles difficultés. L’été 2022 devrait connaître de faibles étiages de nos rivières et une baisse de nos réserves en nappes phréatiques. Même si les prévisions dans ce domaine doivent toujours être abordées avec prudence, il est vraisemblable que l’année 2022 s’inscrira très en-deçà des années précédentes.

Gestion de la pénurie d’eau

Il va donc falloir gérer cette pénurie, c’est-à-dire préserver la ressource dans ses multiples usages : ménages, industries et agriculture.

Restrictions d’eau et rôle des Préfets

En cas de pénurie prévisible, c’est au Préfet qu’il appartient de déterminer et mettre en œuvre les restrictions d’eau au bénéfice des utilisateurs prioritaires (établissements de santé, eau potable des habitants, sécurité civile, etc…). Ces dispositions sont consultables sur le site Propluvia.

Rôle des communes et des élus en temps de sécheresse

Face à cette crise à venir, les communes et leurs élus sont évidemment en première ligne pour faire partager par leurs concitoyens les conséquences souvent désagréables des restrictions. Or, la fréquence de ces situations de crise augmente régulièrement et de manière inquiétante : de 2002 à 2014, des restrictions estivales ont du être prises 4 années sur 10. Mais depuis 2015, plus de la moitié des départements français ont connu des restrictions durant l’été sur tout ou partie de leur territoire, comme en témoigne le graphique ci-dessous :

Bernard LUSSET